En réaction à la lettre de l’Afidol du 17 décembre 2014, conservons le cœur de notre métier
En réaction à la lettre de l’Afidol du 17 décembre 2014, conservons le cœur de notre métier
En réponse à cette lettre, qui aborde les causes de la très faible récolte en olives de l’année 2014 et préconise, dans les actions à mener de manière immédiate, la possibilité de déroger à la limite d’usage du Diméthoate, pesticide combattant les mouches, nous aimerions ajouter quelques mots, d’oléiculteurs aimants, soucieux de leurs arbres et de la qualité de leur travail. Si cette lettre présente l’usage du Diméthoate comme quasi inévitable pour la survie de la filière oléicole, certains éléments, fondamentaux à nos yeux, ne semblent pas avoir été pris en compte dans son élaboration.
L’importance des sols dans la culture de l’olivier
Rappelons que le Diméthoate est considéré comme un produit toxique, nocif et dangereux. Sa liposolubilité est nulle, ce qui signifie qu’il s’accumule dans les sols, et donc qu’une unique utilisation a des répercussions à long terme sur la qualité du sol. Ce pesticide est autorisé dans certains pays tels que la France, de façon raisonnée. Pour produire des olives de qualité, l’oléiculteur prend soin de son arbre, et il prend soin, dans la mesure de ses moyens, de l’environnement qui nourrit cet arbre, notamment, du sol, qui apporte les nutriments qui composeront l’olive. Il est donc important de rappeler que l’utilisation du Diméthoate, même de façon exceptionnelle comme souligné dans la lettre, entraîne une dégradation à long terme de l’environnement de l’olivier.
L’utilisation de traitements toxiques : mettre le pied dans un engrenage
Si l’attaque des mouches a été dévastatrice, comme le souligne l’Afidol, il existe des techniques naturelles, dont l’efficacité a été prouvée par ceux qui les utilisent, permettant de lutter contre la mouche. Pour quelles raisons faudrait-il assouplir une réglementation sur les pesticides, alors qu’il est possible de se prémunir, grâce à l’argile, non toxique ? Si son application est un peu plus contraignante, les efforts générés sont infimes, comparés à ceux qu’il faudra certainement fournir, par la suite, pour entretenir un olivier nourri dans un sol pollué. L’arbre affaiblit ne risque-t-il pas de nécessiter des traitements de plus en plus fréquents pour survivre, et de plus en plus coûteux ?
Les conséquences économiques de l’atteinte à l’image qualitative de l’huile d’olive
L’engouement pour l’huile d’olive de ces dernières années a été généré par sa qualité, en particulier par son aspect naturel, traditionnel et le savoir faire des oléiculteurs. Ne doit-on pas s’inquiéter de la baisse de qualité des olives et de l’image que l’on transmet au public en autorisant davantage de pesticides ? Ne doit-on pas préserver la tradition et le savoir faire au détriment de solutions, certes rapidement efficaces, mais couteuses, non respectueuses de la qualité, et dont les conséquences futures ne sons pas connues à ce jour ?
Parce que c’est notre amour des oliviers qui est à la source de la qualité exceptionnelle, mondialement réputée, de notre huile, conservons-le, même en temps de crise. Ne réagissons pas sous le coup de la peur, même ponctuellement, au risque de subir une crise plus grave encore : celle du cœur de notre métier.
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